Bienvenue aux idéalistes : retour sur la campagne jeunesse d’Amnesty

Amnesty International France signe une toute nouvelle campagne pour mettre en avant les jeunes militants. « Bienvenue aux idéalistes » s’inscrit dans la continuité de la stratégie de l’ONG mais se démarque des autres opérations par la valorisation d’une cible spécifique, capable de faire changer durablement les choses.

« Bienvenue aux idéalistes »

Depuis le 12 août, date de la journée internationale de la jeunesse, Amnesty International France a développé une campagne dédiée. De la fin de l’été jusqu’à la rentrée, l’ONG de défense des droits humains a placardé des affiches dans de nombreuses villes de France. A ces opérations print s’est jointe une présence digitale, notamment sur Instagram, le réseau social préféré des jeunes, qui valorise aussi cette action de communication spécifique.

Les différents visuels qui composent la campagne s’organisent d’une façon similaire : une photo en noir et blanc de jeunes militants sur laquelle un slogan est écrit en jaune. Le code couleur reprend la charte graphique d’Amnesty qui constitue véritablement sa signature.

Comme à son habitude, l’ONG mixe des photographies fortes de sens avec des mots qui les explicitent davantage. Dans le cas de cette campagne, l’objectif est de mettre en opposition les préjugés que la société peut avoir sur les jeunes avec leurs réels engagements. Le parti-pris est de jouer sur l’ironie en faisant réfléchir les audiences.

Promouvoir les nouvelles formes d’engagement

Si cette campagne s’inscrit dans la lignée des précédentes d’Amnesty, en termes de couleurs et de présentation du message, une différence indéniable est à souligner : la cible, les jeunes. En effet, « Bienvenue aux idéalises » s’adresse directement aux nouveaux militants. Chose qui n’est pas coutume aujourd’hui, les jeunes sont ici valorisés. Leur lutte contre la torture, le travail des enfants ou leur combat pour le climat et les droits des femmes sont mis en avant, envers et contre tous les reproches très stéréotypés que l’on peut faire à cette jeunesse « individualiste », « égoïste », « désinvestie », « naïve ».

Avec cette campagne, Amnesty se positionne donc du côté des jeunes.

Evidemment, la campagne ne se contente pas de célébrer les idéalistes. Elle les invite. Les différents visuels et affiches partagés en format print et web se conçoivent comme une proposition réelle d’engagement. Les publications Instagram renvoient d’ailleurs vers la page « Antennes Jeunes » d’amnesty.fr qui invite à rejoindre des regroupements jeunes de réflexion et d’action, souvent implantés dans les universités. « Chez nous, les jeunes, les idéalistes, les militants, on les accueille à bras ouverts », scande la page dédiée.

« Bienvenue aux idéalistes » se démarque des campagnes actuelles car elle a pris le parti-pris, et aussi le risque, de s’adresser à un public spécifique, souvent dévalorisé dans la société. Si le choix stratégique peut poser question, il s’agit en réalité d’un rendez-vous pris avec l’avenir. En effet, les bases de militants et de donateurs des ONG sont toutes vieillissantes. Pour chaque organisation, l’enjeu est donc de les renouveler sur la durée, en promouvant notamment des formes d’engagement novatrices qui poursuivent les formes préexistantes mais qui se développent également sur le digital.

Le pari, réussi, de cette campagne est ainsi de séduire les plus jeunes, en les valorisant alors que la société tend à faire le contraire, et en développant des formes d’engagement durables et novatrices qui leur ressemblent. #BienvenueAuxIdéalistes