Plaidoyer : les réseaux sociaux qui changent les règles
Dernière mise à jour : 1 nov. 2021
Le plaidoyer est une grande mission des ONG, totalement intégrée aux services communication. Traditionnellement mené grâce aux médias traditionnels, le plaidoyer se réinvente toutefois grâce aux médias digitaux. Nouvelles règles pour nouveaux impacts.
Une fonction primordiale
Le plaidoyer est constitutif de l’action des ONG, notamment sur le plan communicationnel. Il a pour objectif de faire prendre conscience aux institutions publiques ou politiques la nécessité d’une action, financière, matérielle ou législative pour une cause particulière.
Il s’agit ainsi d’un outil de sensibilisation qui n’est pas à destination du grand public, mais des décideurs. Cette véritable expertise mobilisée par les ONG se construit grâce à des témoignages et argumentaires solides qui servent directement de leviers.
Historiquement, le plaidoyer s’est développé au travers des médias traditionnels : la presse, la radio et la télévision. Au moyen de tribunes appelant directement à l’action, les médias permettent de relayer les combats et de porter les causes.
Un renouveau digital
Le développement des moyens de communication digitaux a totalement remis en question ce modèle. Les réseaux sociaux précisément, offrent des opportunités pour dynamiser le plaidoyer.
Twitter, moins orienté grand public avec une audience constituée principalement de journalistes et de politiques, se prête très bien à ce plaidoyer direct. Nul besoin de construire des stratégies longues et pas forcément payantes dans les médias traditionnels. En un tweet, il est possible de mentionner un responsable public ou politique et ainsi le pousser à agir. Interpeller des décideurs n’a jamais été aussi simple qu’avec Twitter.
Grâce à ces méthodes, les ONG militantes et politisées renforcent leur action et accélèrent les prises de décisions. C’est notamment le cas de Médecins du Monde qui a fait du plaidoyer direct sur Twitter une habitude. Lorsqu’une ONG si connue se positionne contre une institution ou un politique, la pression peut être massive et virale, aboutissant alors à des prises de décisions immédiate
Le collectif citoyen Place Publique développe également son plaidoyer sur Instagram. Positionné dans le champ politique, ce mouvement se caractérise par son caractère humaniste et altruiste proche des ONG. Raphaël Glucksmann, qui le porte, appelle à des mobilisations directes sur les réseaux sociaux. Les jeunes sont entraînés à partager les publications et à mentionner les décideurs concernés. Ce plaidoyer instantanée déclenche une pression forte qui aboutit souvent à de réels succès.
En effet, lorsque les politiques se rendent compte qu’il y a une réelle attention de l’opinion publique sur un sujet, ils se sentent obligés d’agir. En témoignent les publications ci-dessous postées à quelques jours d'intervalle.
Des opportunités multiples à coupler
De nombreux exemples démontrent que les réseaux sociaux sont de réels amplificateurs. Pour le plaidoyer, ils sont des outils redoutables permettant d’interpeller directement des décideurs qui peuvent paraître éloignés.
Pour être efficaces et dynamiques, les ONG ont donc intérêt à développer leur plaidoyer sur les réseaux sociaux. Mais ce développement ne doit aucunement signifier la fin du plaidoyer dans les médias traditionnels. Au contraire, la meilleure stratégie est de coupler les différents canaux afin de distribuer le message au plus grand nombre. Les réseaux sociaux ajoutent de nouvelles règlent au jeu sans supprimer les premières.
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